Par Alexey Petrov, pour Eurasia Business News, le 28 juin 2023

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a confirmé lundi 27 juin lors d’un discours devant les dirigeants des forces armées du Belarus que le chef du groupe Wagner, Evgueni Prigojine, se trouvait dans le pays, conformément à l’accord conclu dimanche avec le Kremlin.

« Oui, en effet, il est en Biélorussie aujourd’hui », a déclaré Loukachenko, cité par l’agence de presse biélorusse BelTA.

« Comme je l’ai promis, si vous voulez travailler avec nous pendant un certain temps et ainsi de suite, nous vous aiderons. Naturellement, pour leur compte (wagnérien) », a déclaré le président de la Biélorussie.

Alexandre Loukachenko a noté que la direction du ministère de la Défense de la République du Belarus s’intéresse à l’expérience des combattants de Wagner.

Comme le dit Khrenin (ministre de la Défense de Biélorussie ): « Une telle unité dans l’armée ne me ferait pas de mal. » “Je suis d’accord. Parlez-leur”, a déclaré le président de la Biélorussie.

Dans le même temps, Alexandre Loukachenko a nié les informations sur la construction de camps militaires pour les combattants de Wagner, affirmant que si nécessaire, ils seraient aidés pour l’hébergement.

« Nous ne construisons pas encore de camps. Mais s’ils veulent (si je comprends bien, ils regardent certains territoires), nous les placerons. Montez des tentes, s’il vous plaît. Mais jusqu’à présent, ils sont à Lougansk dans leurs camps. Et comme Prigojine, qui m’a appelé hier, me l’a dit, quelqu’un signera un contrat avec le ministère russe de la Défense, avec Choïgou », a déclaré Loukachenko.

« Nous leur avons proposé de s’installer sur un terrain militaire abandonné. La zone a une clôture, tout est là. Installez des tentes. Nous vous aiderons autant que possible. Pour l’instant, ils décideront quoi en faire », a déclaré Loukachenko.

« Les garanties de sécurité, comme le président russe Vladimir Poutine leur a promis, ont été fournies. Je vois que Evgueni Prigojine vole déjà dans cet avion. Oui, en effet, il est en Biélorussie aujourd’hui », a déclaré le président biélorusse.

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Alexandre Loukachenko a également déclaré qu’en Biélorussie, il n’y aurait pas de points de recrutement pour la milice Wagner.

« Nous n’avons pas besoin d’ouvrir de points pour le recrutement de Wagner. Je pense qu’ils ne le seront jamais. À ce stade, je crois que nous n’avons pas besoin d’ouvrir des points et qu’ils ne le seront pas. Et quiconque veut servir là-bas, il trouvera son chemin là-bas », a déclaré le président de la Biélorussie.

La situation avec « Wagner »

Les 23 et 24 juin, la milice Wagner a mené ce qui a été qualifié par le FSB et le Kremlin comme une rébellion armée contre l’Etat russe.

Le secrétaire de presse du président de la Fédération de Russie, Dmitri Peskov, a déclaré le 24 juin qu’à la suite des pourparlers entre le président Loukachenko et Evgueni Prigojine, le chef de Wagner, qui se sont tenus en accord avec le président russe Vladimir Poutine, il a été décidé que les poursuites pénales contre le chef de Wagner seraient closes, et que « lui-même ira en Biélorussie ».

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Le 26 juin, le président russe Vladimir Poutine a parlé de sa promesse que les combattants de Wagner qui ne veulent pas servir sous contrat au ministère russe de la Défense pourront partir pour la Biélorussie ou rentrer chez eux. « Quiconque le veut pourra aller en Biélorussie. La promesse que j’ai faite sera tenue. Je le répète, le choix appartient à chacun d’entre vous, mais je suis sûr que ce sera le choix des soldats russes qui ont réalisé leur erreur tragique », a-t-il déclaré.

Evgueni Prigojine a été exilé de Russie après avoir dirigé une mutinerie avortée par ses forces du groupe Wagner contre le président russe Vladimir Poutine et le ministère russe de la Défense les 23 et 24 juin. Prigojine a accusé le ministre de la Défense Sergueï Choïgou et le général en chef russe, Valery Gerasimov, d’incompétence et de priver Wagner de munitions et de soutien dans ses batailles en Ukraine. Le gouvernement russe a nié avoir orchestré une attaque contre des combattants de Wagner le 23 juin. 

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Bien que les détails sur son séjour en Biélorussie restent floues, l’arrivée de Prigojine est un rappel que les désordres suscités par l’activisme de Wagner contre le ministère russe de la Défense pourrait se déplacer en Biélorussie, créer de nouveaux défis pour l’Ukraine dont la capitale est proche de la frontière avec le Belarus et générer des questions pour le reste de l’Europe. La possibilité d’une base militaire de Wagner en Biélorussie est source d’inquiétude pour l’Ukraine, car la Biélorussie a été un point de départ pour l’assaut des forces russes en février 2022.

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