Par Paul de Neuville, correspondant à Paris, pour Eurasia Business News, le 1er juillet 2023

Lors des émeutes en France dans la nuit de vendredi à samedi, plus de 1300 personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre, des dizaines de policiers ont été blessés. La situation est très tendue voire anarchique dans de nombreuses banlieues de grandes villes, suite à la mort d’un jeune homme le 30 juin, lors d’un contrôle routier par la police à Nanterre.
Selon la police, 994 personnes ont été arrêtées pendant la nuit et 79 policiers ont été blessés lors des émeutes et des pillages de magasins dans des dizaines de villes en France. Les autorités ont recensé près de 2560 incendies sur les routes publiques, 1350 voitures ont été brûlées, 234 bâtiments incendiés ou endommagés à la suite d’incendies.
Les émeutiers affrontent les forces de l’ordre à Paris, Marseille, Lyon, Nanterre, Saint-Denis. Des magasins et des banques ont été incendiés. En outre, 12 bus ont été incendiés et détruits dans un dépôt à Aubervilliers, au nord de Paris. Des écoles et des bibliothèques sont même visées par les émeutiers.
Dans la soirée du 30 juin, la situation s’était aggravée à Marseille et à Lyon, où un dépôt d’armes et un poste de police ont été pillés par des dizaines d’émeutiers. Le lendemain matin, les habitants de Marseille, où environ 100 personnes ont été arrêtées, ont commencé à évaluer les dégâts. En particulier, dans le centre-ville, des émeutiers ont cambriolé et détruit plusieurs magasins, notamment les marques de luxe. A Lyon, les équipes du RAID et de la BRI, ces policiers d’élites, ont dû intervenir pour rétablir l’ordre.
Selon l’AFP, 406 personnes ont été arrêtées à Paris et en banlieue hier soir. Les manifestations en France se poursuivent pour le quatrième jour. Elles ont commencé après qu’un policier a tiré sur un jeune homme de 17 ans d’origine algérienne nommé Nael M., lors d’un contrôle routier dans la banlieue parisienne de Nanterre. Le jeune homme n’a pas survécu au tir. Le policier est actuellement en détention provisoire et poursuivi pour homicide volontaire. Selon les forces de l’ordre, le jeune homme n’a pas obéi à la demande de la patrouille routière de s’arrêter. Les syndicats de policiers protestent fortement contre les déclarations du président de la République Emmanuel Macron : “Rien, rien ne justifie la mort d’un jeune”, en évoquant “l’émotion de la nation toute entière”. Les syndicats réclament le respect de la “présomption d’innocence” du policier mis en examen.
Le 30 juin, le président français Emmanuel Macron a convoqué la deuxième réunion anti-crise du gouvernement en deux jours. Le dirigeant français a même quitté le sommet de l’Union européenne à Bruxelles tôt pour rentrer en France et a annulé sa conférence de presse.
La Première ministre Elisabeth Borne, à la suggestion du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, avait précédemment annoncé le déploiement de véhicules blindés de la gendarmerie. Quatre véhicules de combat Centaure et 14 véhicules blindés à roues VBRG devraient être déployés. Le ministre Darmanin a également appelé à la suspension des transports publics dans la soirée, à compter de 21h, sur l’ensemble du territoire français et à des couvre-feux localisés.
Vendredi après-midi, Gérald Darmanin avait annoncé, à l’issue d’un deuxième comité interministériel de crise en deux jours, la mobilisation “exceptionnelle” de 45 000 policiers et gendarmes et unités d’élite comme le GIGN.
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