Par Paul de Neuville, correspondant à Paris, pour Eurasia Business News, le 23 septembre 2023

En août 2023, l’indice des prix à la consommation (IPC) en France augmente de 1,0 % sur un mois, après +0,1 % en juillet, pour atteindre +5,9%.

En mai, les prix à la consommation augmentaient de 5,1 % en mai 2023, après +5,9 % en avril.

Les prix de l’énergie rebondissent nettement (+6,6 % après ‑2,0 %), du fait de la hausse de ceux de l’électricité (+8,0 % après 0,0 %) et des produits pétroliers (+7,0 % après +0,2 %). Les prix des produits manufacturés rebondissent également (+1,5 % après ‑2,3 %), notamment ceux de l’habillement et des chaussures (+6,1 % après ‑10,9 %), en raison de la fin des soldes d’été. Les prix de l’alimentation accélèrent légèrement sur un mois (+0,3 % après +0,1 %), tandis que ceux des services ralentissent (+0,1 % après +1,5 %), du fait notamment du repli des prix des transports (‑3,9 % après +11,0 %).

Corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation augmentent de 0,8 % en août 2023, après 0,0 % en juillet, d’après les données de l’INSEE.

Sur un an, les prix à la consommation augmentent de 4,9 % en août 2023, après +4,3 % en juillet. Cette hausse de l’inflation est principalement due au rebond sur un an des prix de l’énergie (+6,8 % après ‑3,7 % en juillet). L’inflation du tabac est quasi stable par rapport au mois précédent (+9,9 % après +9,8 %), tandis que les prix de l’alimentation (+11,2 % après +12,7 %), des services (+3,0 % après +3,1 %) et des produits manufacturés (+3,1 % après +3,4 %) ralentissent.

L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) augmente de 1,1 % sur un mois, après une stabilité en juillet ; sur un an, il augmente de 5,7 % en août 2023, après +5,1 % le mois précédent.

Net rebond des prix de l’énergie sur un an

Sur un an, les prix de l’énergie augmentent de 6,8 % en août 2023, après ‑3,7 % en juillet. Les prix de l’électricité accélèrent nettement (+18,0 % après +9,4 %), en lien avec la hausse de 10 % des tarifs réglementés de l’électricité appliquée à partir du 1er août 2023. Après une forte baisse en juillet, les prix des produits pétroliers diminuent à peine sur un an (‑0,3 % après ‑13,9 %). Ainsi, la baisse des prix s’atténue pour le gazole (‑1,8 % après ‑14,8 %) et les combustibles liquides (‑12,7 % après ‑29,2 %), tandis que les prix de l’essence rebondissent (+7,0 % après ‑7,2 %). Les prix du gaz accélèrent (+7,6 % après +4,5 %) et ceux des combustibles solides ralentissent (+14,7 % après +22,9 %).

Sur un an, le ralentissement des prix de l’alimentation se poursuit

Sur un an, les prix de l’alimentation augmentent de 11,2 % en août 2023, après +12,7 % en juillet. Pour le cinquième mois consécutif, ils ralentissent en raison d’un « effet de base » : sur un mois, ils augmentent plus modérément en août 2023 (+0,3 %) qu’en août 2022 (+1,7 %). Hors produits frais, la hausse sur un an des prix de l’alimentation s’atténue (+11,5 %, après +13,0 %), notamment pour le pain et les céréales (+11,6 % après +13,1 %), la viande (+9,0 % après +10,6 %), le lait, le fromage et les œufs (+15,1 % après +17,9 %), les huiles et graisses (+9,8 % après +12,5 %), le sucre, la confiture, le miel, le chocolat et la confiserie (+15,0 % après +15,9 %), les boissons alcoolisées (+7,7 % après +8,4 %) et non alcoolisées (+12,0 % après +12,9 %). Les prix des produits frais augmentent également à un rythme moins soutenu en août 2023 (+9,4 %, après +10,6 % en juillet), du fait du ralentissement des prix des fruits frais (+6,5 % après +10,5 %) et du poisson frais (+1,7 % après +2,0 %). À l’inverse, ceux des légumes frais accélèrent (+13,2 % après +12,2 %).

Les conséquences de l’inflation sur l’économie française

La hausse de l’inflation en août s’explique par la hausse des prix de l’énergie, qui a plus que compensé la baisse de l’inflation alimentaire. La hausse des prix de l’énergie affecte le coût de la vie, car les consommateurs paient davantage pour l’électricité, le gaz et le carburant. Le revenu disponible des classes populaires et moyennes, après le paiement des charges fixes, a nettement diminué depuis 2019. Cela entraîne inexorablement une baisse de la consommation. La période actuelle peut ainsi être qualifiée de pic. La consommation ralentit fortement depuis plusieurs mois et l’inflation se maintient. Une période de déflation est probable en France en 2024.

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Au-delà de la baisse de la consommation, le taux d’inflation actuel affecte l’économie française, car il entraîne une réduction de la trésorerie des entreprises et par suite une baisse des investissements et de la compétitivité, une augmentation des taux d’intérêt et des revendications de hausse de salaires (demandes légitimes face à l’inflation élevée sur la durée). Pour lutter contre l’inflation, la Banque centrale européenne a engagé un cycle de hausse des taux d’intérêts, ce qui a augmenté le coût du crédit et accru la pression sur les entreprises et les ménages endettés.

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Prochaine parution : le 13 octobre 2023.

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