Par John Meyer, consultant en affaires financières, pour Eurasia Business News, le 30 janvier 2024

“L’économie mondiale entame la descente finale vers un atterrissage en douceur, avec une inflation en baisse constante et une croissance qui se maintient”, a annoncé l’économiste en chef du FMI, Pierre Olivier-Gourinchas, lors d’une conférence de presse aujourd’hui, 30 janvier, à Johannesburg.
Mais le rythme de l’expansion reste lent et des turbulences pourraient se profiler à l’horizon, sur fond d’instabilité géopolitique diffuse.
“L’économie mondiale a fait preuve d’une résilience surprenante, avec une croissance désormais prévue de 3,1 % en 2024 et de 3,2 % en 2025. Pour 2024, la légère révision à la hausse par rapport à nos projections d’octobre est en grande partie attribuable à la résilience des États-Unis et de plusieurs grands marchés émergents et économies en développement, ainsi qu’à l’augmentation du soutien budgétaire en Chine. Toutefois, cette prévision reste bien en deçà de la croissance moyenne de 3,8 % pour la période 2000-2019.“
Le FMI relève dans son rapport que l’inflation diminue plus rapidement que prévu dans la plupart des régions, grâce à l’atténuation des pressions du côté de l’offre et à une politique monétaire restrictive. Le taux d’inflation global mondial devrait baisser à 5,8 % en 2024 et à 4,4 % en 2025, les prévisions pour 2025 ayant été révisées à la baisse. La probabilité d’un atterrissage brutal de l’économie a diminué en raison d’une désinflation plus rapide et d’une croissance soutenue, considère le FMI.
Avec la désinflation et une croissance soutenue, la probabilité d’un atterrissage brutal s’est estompée et les risques pesant sur la croissance mondiale sont globalement équilibrés.
“Les risques pesant sur la croissance mondiale sont désormais globalement équilibrés. Du côté positif, une désinflation plus rapide pourrait assouplir les conditions financières. Une politique budgétaire plus souple que prévu pourrait entraîner une croissance temporairement plus élevée, mais au risque d’un ajustement plus coûteux par la suite, une dynamique de réforme plus forte pourrait stimuler la croissance de la productivité avec des retombées positives. Cependant, des risques baissiers subsistent, notamment de nouvelles flambées potentielles des prix des produits de base dues à des chocs géopolitiques. L’inflation sous-jacente persistante, les faiblesses persistantes du secteur immobilier chinois ou un virage perturbateur vers les hausses d’impôts et les réductions de dépenses”, a ajouté M. Gourinchas.
Les principaux facteurs contribuant à la croissance mondiale prévue en 2024 sont les suivants :
- Résilience aux États-Unis : L’économiste en chef du FMI, Pierre Olivier-Gourinchas, a attribué la légère révision à la hausse des prévisions de croissance mondiale à la résilience des États-Unis ;
- Soutien budgétaire en Chine : Les prévisions mentionnent également l’augmentation du soutien budgétaire en Chine comme un facteur contribuant à la croissance mondiale projetée ;
- Taux élevés des banques centrales : Malgré les facteurs qui soutiennent la croissance, les taux élevés des banques centrales pour lutter contre l’inflation ont été mentionnés comme un facteur qui pourrait avoir une incidence sur la croissance mondiale ;
- Tendances de l’inflation : La baisse prévue de l’inflation, grâce à l’atténuation des pressions du côté de l’offre et à la politique monétaire restrictive, devrait soutenir une croissance stable et réduire la probabilité d’un atterrissage brutal de l’économie ;
- Chocs géopolitiques et flambée des prix des produits de base : Le rapport a également mis en évidence les risques potentiels pour la croissance mondiale, tels que les nouvelles flambées des prix des produits de base dues aux chocs géopolitiques ;
Dans certains pays où l’inflation est en baisse, notamment le Brésil et le Chili, où les banques centrales ont resserré leur politique plus tôt que dans d’autres pays – les taux d’intérêt sont en baisse depuis le second semestre 2023. En Chine, là où l’inflation est proche de zéro, la banque centrale a assoupli sa politique monétaire, ce qui doit soutenir la croissance en 2024. La Banque du Japon a maintenu les taux d’intérêt à court terme proches de zéro.
Dans les économies émergentes et en développement, la croissance devrait se maintenir à 4,1 % en 2024 et à augmenter à 4,2 pour cent en 2025. Une révision à la hausse de 0,1 point de pourcentage pour 2024 depuis octobre 2023 reflète les mises à niveau pour plusieurs régions.
En résumé, la croissance mondiale projetée en 2024 est influencée par une combinaison de facteurs, notamment la résilience aux États-Unis, le soutien budgétaire en Chine, les politiques des banques centrales, les tendances de l’inflation et les risques géopolitiques potentiels
Lire aussi : L’Ascension des BRICS : Le nouvel ordre multipolaire
Le dernier rapport sur les Perspectives de l’économie mondiale recommande qu’au-delà de l’assainissement budgétaire, l’accent soit mis à nouveau sur la croissance à moyen terme. M. Gourinchas a expliqué qu’un rythme plus rapide est nécessaire pour relever les nombreux défis structurels du monde : la transition climatique, le développement durable et l’élévation du niveau de vie.
Notre communauté compte déjà près de 130 000 lecteurs !
Prévenez-moi lorsqu’un nouvel article est publié :
Suivez-nous sur Telegram, Facebook et Twitter
© Copyright 2024 – Eurasia Business News