Par Paul Jouvenet, juriste, essayiste et analyste financier. Eurasia Business News, le 12 février 2024

À partir du 1er mars 2024, les Etats-Unis interdisent l’importation de diamants non industriels pesant 1 carat ou plus en provenance de Russie. À partir du 1er septembre, cette interdiction portera sur les diamants pesant 0,5 carat et plus, a annoncé le département du Trésor américain dans un communiqué du 8 février (pdf).

« Les importations aux États-Unis, y compris les importations destinées à l’admission dans la zone franche des États-Unis, des bijoux en diamants et des diamants non triés d’origine russe ou exportés depuis la Fédération de Russie sont interdits », a déclaré le ministère dans un communiqué.

La décision a été prise après consultation avec le département d’État. Le Trésor américain a également imposé des sanctions à trois sociétés enregistrées aux Émirats arabes unis, une autre du Libéria, ainsi qu’un pétrolier battant pavillon gabonais.

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Dans un communiqué, l’Office of Foreign Assets Control du département du Trésor américain a déclaré que les restrictions avaient été imposées à la société libérienne NS Leader Shipping Incorporated, y compris son pétrolier NS LEADER, et aux sociétés émiraties Oil Tankers SCF MGMT FZCO, Talassa Shipping DMCC et Zeenit Supply & Trading Dmcc.

Fin janvier, la Suisse a approuvé une interdiction progressive de l’achat et de l’importation de diamants russes. L’agence Reuters a écrit en décembre 2023 que les pays du G7 imposeraient des restrictions sur l’importation de diamants à partir de 2024.

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En 2022, la Russie a occupé pour la première fois 35 % de la production mondiale de diamants soit 41,9 millions de carats, selon les données du Processus de Kimberley (forum international des pays producteurs de diamants et des pays importateurs pour contrôler le marché du diamant).

L’industrie du diamant contribue à hauteur d’environ 4,5 milliards de dollars par an à l’économie russe, ce qui en fait l’un des secteurs les plus importants de Russie. ALROSA, une société minière et publique russe, est responsable de l’extraction d’environ 90 % des diamants produits dans le pays. En 2021, la production de l’entreprise a augmenté de 8 % par rapport à 2020, et elle a enregistré de fortes ventes de diamants malgré les sanctions.

Les producteurs de diamants ont critiqué les sanctions des pays du G7 contre la Russie. International De Beers et Okavango Diamond du Botswana ont mis en garde le 12 février contre les « conséquences monstrueuses » des nouvelles étapes des restrictions. Selon les principaux acteurs du marché, en raison des sanctions contre les diamants russes, les prix des pierres précieuses africaines augmenteront considérablement. Les restrictions sont entrées en vigueur à partir du début de l’année 2024, depuis janvier, les pays du G7 ont interdit les achats directs de pierres en provenance de Russie, et depuis mars, les achats indirects, c’est-à-dire via des pays tiers.

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