Par Paul Jouvenet, juriste et essayiste. Eurasia Business News, le 21 février 2024

Le malaise économique de la Chine a poussé les décideurs politiques et les banques d’État à tenter une série de remèdes de plus en plus importants. Leur dernière tentative : une baisse agressive d’un taux directeur. L’économie chinoise est en effet confrontée à la déflation, au ralentissement de ses exportations et à une récession immobilière prolongée.

Le taux d’inflation en Chine est actuellement de -0,80 %, contre -0,30 % le mois dernier et 2,10 % en 2023.

Dans une tentative de relance de la consommation et des investissements productifs, la Banque populaire de Chine (PBOC, la banque centrale du pays) a déclaré mardi 20 février que les principales banques chinoises avaient réduit le taux préférentiel des prêts à cinq ans, une référence pour les prêts immobiliers, à un nouveau plus bas de 3,95 %, contre 4,2 % précédemment. C’est la première baisse de ce taux depuis juin 2023.

La Banque populaire de Chine a maintenu le taux d’intérêt de référence sur les prêts à un an (LPR) à 3,45% par an, le plus bas de l’histoire.

Ces décisions s’inscrivent dans le cadre de la vaste campagne menée par la Chine pour soutenir un marché immobilier en ruine et relance une économie aux prises avec la déflation, la baisse des exportations en 2023 et la moribonde confiance des consommateurs. L’illustration la plus frappante de la crise de l’immobilier chinois a été l’effondrement du plus grand promoteur du pays, Evergrande Group, après des difficultés persistantes depuis 2021.

Les investisseurs ont réagi à la nouvelle avec indifférence. L’indice de référence chinois CSI 300 était en légère baisse dans les échanges matinaux du 20 février, avant de gagner +1,35% le 21 février.

Réservé aux abonnés

S’abonner et lire les 90% restant de l’article