Par Paul Jouvenet, juriste, essayiste et consultant en affaires internationales. Eurasia Business News, le 21 août 2024. Article n°1179.

Le porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Aykhan Hajizade, a déclaré que les autorités du pays avaient officiellement demandé à rejoindre les BRICS, rapporte RIA Novosti. L’intérêt de l’Azerbaïdjan à rejoindre les BRICS a été mentionné dans une déclaration conjointe de Vladimir Poutine et d’Ilham Aliyev à l’issue des pourparlers du 19 août.

Le document publié à l’issue des pourparlers entre les présidents de la Russie et de l’Azerbaïdjan indique que Moscou soutient l’intérêt de Bakou à renforcer la coopération avec les BRICS, ainsi qu’à élever le statut du pays au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai.

Le 18 août, Polad Bulbuloglu, qui occupait jusqu’à ce jour le poste d’ambassadeur d’Azerbaïdjan à Moscou, a déclaré dans une interview à TASS que la question de l’adhésion du pays aux BRICS avait été discutée avec des diplomates russes. Puis il a caractérisé les progrès dans cette direction par les mots « la question est en préparation ».

Début juillet, l’Azerbaïdjan et la Chine ont adopté une déclaration conjointe sur l’établissement d’un partenariat stratégique, dans laquelle la partie azerbaïdjanaise a exprimé son souhait de rejoindre les BRICS, et la partie chinoise s’est félicitée de la coopération avec Bakou dans le cadre du forum.

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Créés en 2006 à Saint-Pétersbourg, les BRICS comprennent la Russie, le Brésil, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud depuis 2011. Lors de leur XVe sommet tenu en août 2023, les dirigeants des pays des BRICS se sont mis d’accord sur une liste d’États devant rejoindre l’organisation à partir de janvier 2024, après leur demande d’adhésion. La liste comprend l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. L’Argentine a abandonné son projet d’adhésion après l’arrivée au pouvoir du président libertarien Javier Milei.

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En avril, la Bolivie a annoncé son désir de rejoindre les BRICS. La Colombie et le Venezuela ont également déclaré leur désir de faire partie du groupe. En juin, la Thaïlande et la Malaisie ont demandé à rejoindre les BRICS.

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Les BRICS peuvent devenir le G7 des pays émergents et des pays du Sud et changer l’ordre mondial en promouvant la multipolarité et le multilatéralisme. Le plus important n’est pas l’expansion des BRICS, mais l’influence croissante des décisions du groupe sur l’économie mondiale et le renforcement de sa voix sur la scène financière internationale, grâce notamment à la Nouvelle Banque de Développement créée en 2015, face au FMI et à la Banque mondiale. La banque BRICS a déjà financé 98 projets de développement d’infrastructures d’une valeur totale de 33 milliards de dollars depuis 2015. L’attractivité des BRICS en tant que « force d’équilibrage dans les affaires mondiales » est maintenant à un niveau sans précédent.

La Nouvelle Banque de développement des BRICS (NDB) a l’intention de commencer à prêter dans les devises sud-africaine et brésilienne afin de réduire la dépendance au dollar américain. C’est ce qu’avait déclaré en août 2023 la directrice de la banque, Dilma Rousseff, dans une interview accordée au Financial Times.

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D’ici 2030, les BRICS+ pourraient représenter ensemble 40% du PIB mondial et environ 45% de la population, avec 3,5 milliards d’habitants. Les nouvelles adhésions à compter du 1er janvier 2024 aideront à atteindre ces chiffres.

Le prochain sommet des BRICS aura lieu en Russie à Kazan, en octobre 2024.

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