Par Anthony Marcus pour Eurasia Business News, 25 avril 2025. Article n°1499.

Le président américain Donald Trump a déclaré dans un entretien sans équivoque avec le Time Magazine que « la Crimée restera aux mains de la Russie », signalant un changement majeur dans la politique américaine concernant la péninsule contestée annexée par la Russie en 2014. Dans une interview accordée au magazine Time publiée le 25 avril, Trump a souligné que le président ukrainien Volodymyr Zelensky « comprend cela » et que la réalité du contrôle russe sur la Crimée “est établie depuis longtemps”.
Au cours de l’entretien, Trump a abordé un large éventail de questions, notamment sa guerre commerciale et l’économie, l’immigration, le pouvoir présidentiel et la situation en Ukraine et au Moyen-Orient.
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Donald Trump souhaite mettre fin à la guerre en Ukraine. Le président américain a notamment déclaré aux journalistes du Time : “Si je peux arrêter la perte de 3 000 êtres humains par semaine en moyenne, avec la Russie, l’Ukraine, seulement par ma décision, personne d’autre n’aurait pu l’arrêter, je le ferai. Je pense que c’est ce que nous allons faire, d’ailleurs. Je pense que ce sera fait.”
Alors que l’envoyé de Trump, Steve Witkoff, effectue une nouvelle visite à Moscou pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine vendredi 25 avril, Trump a écrit que « le succès semble être à venir ! »
La position de Trump s’inscrit dans le cadre d’une proposition de paix plus large visant à mettre fin à la guerre en cours en Ukraine depuis le 24 février 2022, qui comprend une reconnaissance potentielle par les États-Unis de la souveraineté de la Russie sur la Crimée et la levée des sanctions contre Moscou. Trump a fait valoir que les habitants de la Crimée parlent en grande partie russe et que la région est sous influence russe depuis de nombreuses années, soulignant que l’annexion a eu lieu sous l’administration Obama en mars 2014, et non la sienne. “Obama a laissé faire cette annexion”.
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Cette position a suscité la controverse, car le président Zelensky et l’Ukraine ont toujours rejeté tout accord de paix impliquant la reconnaissance du contrôle russe sur la Crimée, le considérant comme une question non négociable liée à la souveraineté et à la Constitution de l’Ukraine. Les experts en droit international avertissent que la reconnaissance par les États-Unis de la Crimée comme territoire russe pourrait méconnaître le droit international, y compris des accords tels que le mémorandum de Budapest de 1994, et pourrait saper l’unité de l’OTAN et le soutien occidental à l’Ukraine. Toutefois, d’autres juristes avancent que l’indépendance unilatérale du Kosovo en 2008, sans l’accord de la Serbie, validée par l’OTAN, est un précédent fondant l’indépendance de la Crimée en mars 2014 et son rattachement à la Russie.
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La déclaration du président américain Donald Trump selon laquelle la Crimée restera aux mains de la Russie représente un écart significatif par rapport à la politique américaine de longue date et fait pression sur l’Ukraine pour qu’elle fasse des concessions territoriales dans le cadre des négociations de paix, tout en provoquant une forte opposition de Kiev et en soulevant des inquiétudes quant aux implications pour le droit international et les alliances occidentales.
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