Par Paul Jouvenet, essayiste et consultant en affaires internationales. Eurasia Business News, le 9 mai 2025. Article no. 1513.

Le 8 mai 1945, la Seconde guerre mondiale prenait fin en Europe, après la capitulation de l’armée allemande. C’était le Jour de la Victoire.
Le 7 mai 1945, à 2h40 du matin, le maréchal allemand Alfred Jodl signait la capitulation de l’armée allemande à Reims, ville française. Le général Eisenhower, commandant en chef des forces alliées en Europe, y avait installé son quartier général dans le collège moderne et technique de Reims. La ville avait aussi accueilli la signature de l’armistice de la Première guerre mondiale, le 11 novembre 1918.
Le 8 mai à 22h43, les belligérants signaient la seconde capitulation dans une villa de Berlin-Est. A Moscou, c’était déjà le 9 mai, 00h43.
Des représentants de l’URSS, de la Grande-Bretagne, de la France et des États-Unis étaient réunis à Berlin, libérée par les forces soviétiques le 2 mai. La deuxième capitulation des forces allemandes, signée en présence du maréchal russe Georgi Joukov, eut lieu le 8 mai à 22h43.
Le maréchal Wilhelm Keitel dirigeait la délégation allemande et signa l’acte de capitulation.
En raison du décalage horaire, la capitulation a eu lieu le 9 mai pour les soviétiques et les pays alliés d’Europe orientale.
A l’annonce de la capitulation le 8 mai, des célébrations eurent lieu dans toute l’Europe occidentale pour marquer la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Des millions de personnes fêtèrent ce Jour de la Victoire. Des feux d’artifice furent tirés dans les capitales.
En France, Paris et les autres villes furent les lieux de célébrations après avoir été libérée de quatre ans d’occupation nazie en août 1944 : chants, danses, concerts, défilés.
Les Allemands avaient occupé Paris et la moitié nord de la France à partir du 22 juin 1940. En 1942, l’Allemagne nazie occupa l’ensemble du territoire français, accroissant leur violence sur les civils et les membres de la résistance. La Libération de Paris eut lieu du 19 août 1944 à la capitulation de la Wehrmacht le 25 août 1944.
Des scènes similaires de soulagement et de réjouissances se produisirent dans d’autres pays d’Europe occidentale qui avaient enduré des années d’occupation et de guerre.
Au Royaume-Uni, des foules massives se rassemblèrent à Trafalgar Square et le long du Mall jusqu’au palais de Buckingham, où la famille royale, y compris la future reine Elizabeth, apparut au balcon avec le Premier ministre Winston Churchill devant la foule en liesse.
Alors que la guerre en Europe était terminée, le conflit se poursuivait dans le Pacifique contre le Japon. De nombreuses troupes alliées furent redéployées pour combattre à l’Est, plutôt que de rentrer immédiatement chez elles. Il faudra des années pour surmonter l’impact de la guerre, avec des dizaines millions de vies perdues ou traumatisées, des villes détruites et des personnes déplacées devant être rapatriées.
En 2025, le 80e anniversaire du Jour de la Victoire en Europe est célébré dans toute l’Europe par divers événements et cérémonies publics.
De nombreux pays observent le 8 mai comme jour férié pour honorer ceux qui ont servi et se sont sacrifiés pendant la guerre. C’est le cas en France. En Russie et en Biélorussie, les célébrations se déroulent le 9 mai.
Le décret du Présidium du Soviet suprême de l’URSS est publié dans le « Bulletin », déclarant le 9 mai Jour de la Victoire.
Cette journée reste un moment important de commémoration et de célébration de la paix contre la barbarie, un combat durement gagné en Europe entre 1939 et 1945.
Lire aussi : L’Ascension des BRICS: Les nouvelles puissances de l’ordre multipolaire
La Seconde guerre mondiale a été le conflit militaire le plus meurtrier de l’Histoire, faisant près de 40 à 55 millions de morts, entraînant le déplacement de dizaines de millions de personnes et coûtant plus de 1000 milliards de dollars de l’époque en dommages.
L’Union soviétique a subi le plus grand nombre de pertes, avec environ 27 millions de personnes tuées, dont 8,7 millions de militaires et 19 millions de civils. La Chine et la Pologne ont également subi d’immenses pertes, la Pologne perdant environ 20 % de sa population d’avant-guerre.
La grande majorité des décès de civils résulte des génocides et les crimes de guerre commis par l’Allemagne nazie, y compris l’Holocauste, ainsi qu’à la famine et aux maladies. Le nombre exact de victimes est difficile à déterminer avec précision en raison de l’ampleur du conflit et du fait que de nombreux décès n’ont pas été enregistrés car les combats empêchaient les administrations locales de le faire, notamment pour les victimes civiles tuées lors de bombardements.
Durant près de six ans, les européens ont subi la barbarie fasciste et nazie. Entre 1940 et 1944, les français vivent sous une occupation brutale. En 1945, ils restent affligés par les destructions et les souffrances. Les peuples et les dirigeants européens souhaitent alors reconstruire et proclamer la primauté de la civilisation sur la barbarie. De nombreux droits et libertés que nous connaissons maintenant ont ainsi émergé au lendemain de la Seconde guerre mondiale (1939-1945), afin de réaffirmer les principes démocratiques et de dignité humaines qui avaient été bafouées.
Abonnez-vous à notre chaîne Telegram
Prévenez-moi lorsqu’un nouvel article est publié :
Suivez-nous sur Telegram, Facebook et Twitter
© Copyright 2025 – Eurasia Business News. Article n°1513.