Par Anthony Marcus, pour Eurasia Business News, le 1er août 2022

Le coordinateur des communications stratégiques au Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, a déclaré que la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, avait le droit de se rendre à Taïwan, malgré le pressions de la Chine. Dans le même temps, M. Kirby a déclaré que la politicienne elle-même n’avait pas confirmé à la délégation américaine son intention de visiter l’île. À son tour, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré qu’en cas d’escalade des tensions due à la visite de Mme Pelosi à Taïwan, la responsabilité en incomberait entièrement aux autorités chinoises.

« Le président de la Chambre des représentants des États-Unis a le droit de se rendre à Taïwan, et le président de la Chambre des représentants s’est déjà rendu à Taïwan sans incident. L’orateur n’a pas confirmé à l’administration américaine les plans d’une visite à Taïwan », a déclaré M. Kirby lors d’un briefing.

Antony Blinken a appelé les autorités chinoises à faire preuve de retenue sur la question d’une éventuelle visite de Mme Pelosi sur l’île : “Si la présidente de la Chambre des représentants décide de faire cette visite et que la Chine tente de créer une crise ou de contribuer à la montée des tensions, alors la responsabilité incombera entièrement à Pékin. En cas de visite, nous nous attendons à ce que la Chine agisse raisonnablement et ne contribue pas à l’escalade de la situation.”

Le diplomate a ajouté que la décision de se rendre à Taïwan dépendra entièrement de Nancy Pelosi elle-même. Il a également rappelé que des membres du Congrès américain se sont déjà rendus à Taïwan, y compris cette année.

Hier, le 31 juillet, Nancy Pelosi, à la tête d’une délégation de membres du Congrès américain à bord d’un Boeing C-40C, a décollé des îles hawaïennes. La délégation s’est rendue en visite officielle dans les pays asiatiques. Dans le cadre de la tournée, elle visitera Singapour, la Malaisie, la Corée du Sud et le Japon. La délégation est maintenant à Singapour.

Plus tôt, diverses sources ont rapporté que demain, le 2 août, dans la soirée, la délégation arriverait à Taïwan, et le lendemain, elle visitera le Yuan législatif (le parlement de Taiwan). Le ministère chinois de la Défense a déclaré que l’armée du pays ne resterait pas les bras croisés si Nancy Pelosi arrivait sur l’île.

Les autorités chinoises sont prêtes à prendre des « mesures décisives » pour protéger la souveraineté nationale en cas de visite à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants du Congrès américain, Nancy Pelosi, a déclaré le 25 juillet le ministère chinois des Affaires étrangères. 

« La Chine a récemment exprimé à plusieurs reprises de graves préoccupations aux Etats-Unis et a déclaré sa position ferme, à savoir que Pékin s’oppose fermement à la visite de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, à Taïwan », a déclaré le 25 juillet le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, lors d’un point de presse.

Le South China Morning Post, citant des sources, a écrit que Mme Pelosi pourrait rester à l’aéroport de Taïwan, où elle rencontrera la présidente de la République Tsai Ing-wen.

Depuis 1979, la politique d’une seule Chine a été un fondement des relations diplomatiques entre les États-Unis et Pékin. Pendant des décennies, les États-Unis ont rejeté toute relation diplomatique formelle avec Taïwan, apaisant les revendications de Pékin sur la nation insulaire comme son propre territoire. Washington n’a jamais qualifié Taïwan de « pays » ou de « gouvernement », et les responsables militaires taïwanais ont même dû abandonner leurs uniformes lors de visites au département d’État dans le cadre de directives strictes.

Taïwan est un partenaire clé des États-Unis dans l’Indo-Pacifique. Bien que les États-Unis n’aient pas de relations diplomatiques avec Taïwan, Washington et Taipei entretiennent une relation non officielle solide. 

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