Par Anthony Marcus, pour Eurasia Business News, le 29 septembre 2023

Une colonne de réfugiés arméniens du Haut-Karabakh en direction de la frontière arménienne, le 28 septembre 2023. Crédits photo : source locale.
Près de 100 000 civils du Haut-Karabakh ont trouvé refuge en Arménie, fuyant les forces armées d’Azerbaïdjan, a déclaré ce jour la porte-parole du Premier ministre arménien, Nazeli Baghdaryan.
Elle a précisé que 98 625 personnes ont franchi la frontière arménienne, 20 892 véhicules ont traversé le pont Hahari, à partir duquel commence le corridor de Latchine. Les autorités arméniennes appellent les résidents déplacés du Karabakh des “réfugiés intérieurs”.
D’après le recensement de 2015, au Haut-Karabakh, ce territoire entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, vivaient 151 000 personnes, dont 95% d’arméniens ethniques.
Après un blocus de plusieurs mois, le 19 septembre, l’Azerbaïdjan a lancé une « opération antiterroriste » dans le Haut-Karabakh. L’opération militaire s’est terminée le lendemain. Bakou et Stepanakert sont parvenus à un accord de cessez-le-feu, qui comprenait des clauses sur le désarmement des formations militaires arméniennes dans la région et l’enregistrement légal du Karabakh en tant que territoire de l’Azerbaïdjan.
Le 28 septembre, le président de la République du Haut-Karabakh, Samvel Shahramyanyan, a signé un décret sur la fin de l’existence de la république à compter du 1er janvier 2024. Le document indique que la population du Haut-Karabakh, à la fois à l’intérieur de la région et au-delà, devrait « se familiariser avec les conditions de réintégration » en Azerbaïdjan et prendre sa propre décision, soit rester, soit rejoindre l’Arménie à l’Ouest.
Le Président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a déclaré que 2300 azéris étaient rentrés chez eux dans le Haut-Karabakh. Le maître de Bakou a noté qu’il y a « une sorte de file d’attente formée de ceux qui attendent de retourner dans leurs terres natales » et que les gens se rendent dans la région depuis les villes azerbaïdjanaises de Bakou, Ganja et Soumgaït. Selon le président Aliyev, 5500 personnes retourneront au Haut-Karabakh d’ici la fin de l’année.
L’Arménie a fait appel à la Cour internationale de Justice de La Haye pour forcer l’Azerbaïdjan à se conformer à la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale de 1965. Erevan a déposé une requête en mesure conservatoire le 28 septembre auprès de la juridiction internationale.
Le Haut-Karabakh est un foyer de conflit depuis des décennies. Son histoire complexe, marquée par des conflits territoriaux, des tensions ethniques et des intérêts géopolitiques, a donné lieu à de nombreux affrontements et à une lutte durable pour son contrôle.
12 mai 1994 : L’accord de cessez-le-feu
La première guerre du Haut-Karabagh s’est terminée par un cessez-le-feu négocié par la Russie en mai 1994. L’accord de cessez-le-feu a gelé le conflit mais n’a pas résolu les problèmes sous-jacents. Le Haut-Karabakh est resté sous contrôle arménien et le statut de la région est resté controversé.
Années 2000 : Négociations de paix
Tout au long des années 2000, plusieurs initiatives de paix ont été tentées, notamment le Groupe de Minsk de l’OSCE, coprésidé par la Russie, la France et les États-Unis. Cependant, ces efforts n’ont pas abouti à une solution durable, l’Arménie et l’Azerbaïdjan restant campés sur leurs positions.
2020 : La deuxième guerre du Haut-Karabakh
Le conflit a repris en septembre 2020, l’Azerbaïdjan lançant une offensive militaire majeure pour reprendre le contrôle du Haut-Karabakh. Cette guerre de 44 jours a entraîné d’importantes pertes en vies humaines et a conduit à un cessez-le-feu négocié par la Russie le 10 novembre 2020. Dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu, l’Arménie a cédé plusieurs districts entourant le Haut-Karabakh à l’Azerbaïdjan, modifiant ainsi l’équilibre des pouvoirs. .
Post-2020 : Paix fragile et implication internationale
Depuis le cessez-le-feu, la situation au Haut-Karabakh restait tendue, les deux parties s’accusant mutuellement de violations de l’accord négocié en novembre 2020. La Russie avait déployé des forces de maintien de la paix pour surveiller la situation et tenter de maintenir la stabilité.
Les efforts visant à trouver une solution durable au conflit du Haut-Karabakh se sont poursuivis mais échouèrent en décembre 2022, quand les forces armées de l’Azerbaïdjan commencèrent le blocus du corridor de Latchine, seule route de ravitaillement du Haut-Karabakh.
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