Par Eurasia Business News – le 13 février 2021

Mario Draghi, annonçant la composition de son cabinet – le 12 février, Palais du Quirinal – Présidence italienne.

Le nouveau gouvernement italien, dirigé par Mario Draghi, a prêté serment. La cérémonie d’investiture, tenue le 13 février en présence du président de la République Sergio Mattarella, a été diffusée en direct sur la chaîne YouTube du palais présidentiel du Quirinal, à Rome.

«Je jure de rester fidèle à la république, de respecter la constitution et les lois, et de remplir mes devoirs exclusivement dans l’intérêt du peuple», a déclaré Mario Draghi lors du serment prononcé au palais du Quirinal.

Le soir du 12 février, l’ancien banquier central avait rencontré le président Sergio Mattarella et lui avait présenté les noms des futurs ministres de son gouvernement.

Assuré d’un large soutien au Parlement italien, le cabinet Draghi comprend 23 ministres, 15 hommes et 8 femmes. Un certain nombre de ministres du gouvernement précédent du démissionnaire Giuseppe Conte ont conservé leurs fonctions. Il s’agit notamment du ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio, du ministre de l’Intérieur Luciano Lamorgese, du ministre de la Santé Roberto Speranza, du ministre de la Culture Dario Franceschini et du ministre de la Défense Lorenzo Guerini. Stefano Patuanelli est passé du ministère du Développement économique au ministère de l’Agriculture.

Daniele Franco est le nouveau ministre de l’Économie et des Finances. Considéré comme l’un des meilleurs experts des finances publiques de la péninsule, a fait l’essentiel de sa carrière au sein de la Banque d’Italie, dont Mario Draghi était gouverneur. Daniele Franco exerça les fonctions de Directeur général adjoint de la Banque d’Italie de mai à décembre 2019 puis celles de Directeur général à partir de janvier 2020.

Le président italien Sergio Mattarella a chargé l’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi de former un nouveau gouvernement début février. Cette décision a résulté du retrait du parti “Italia Viva” de l’ancien premier ministre Matteo Renzi de la coalition parlementaire au pouvoir, privant le premier ministre de l’époque, Giuseppe Conte, du soutien de la majorité. 

Un économiste chevronné 

Mario Draghi, gouverneur de la Banque d’Italie de 2006 à 2011 puis président de la BCE de 2011 à 2019, est réputé pour être un fervent partisan de l’intégration européenne et un exécutif expérimenté qui a contribué à sauver la zone euro de l’effondrement en 2010-2013.  Il a longtemps été considéré comme un possible candidat au poste de chef du gouvernement de l’Italie.

L’ancien banquier central a annoncé les principales tâches auxquelles le nouveau gouvernement devra faire face : lutter contre la pandémie, conduire la vaccination, résoudre les problèmes quotidiens des citoyens et redémarrer une économie fortement frappée par la pandémie de COVID-19.

La candidature de Mario Draghi aux fonctions de Premier ministre a été accueillie avec enthousiasme dans les milieux économiques italiens. Elle a également provoqué une vague de soulagement au sein des institutions européennes, inquiètes de l’instabilité politique en Italie, alors que le pays est confronté comme ses voisins à un triple crise, sanitaire, économique et sociale.

Des experts face à la crise

Cette solution de former un gouvernement technique d’union nationale rappelle l’épisode du gouvernement de Mario Monti entre 2011 et 2013, appelé alors que la crise des dettes souveraines secouait la zone euro et menaçait l’économie italienne, déjà frappée par la crise financière mondiale de 2008. La nuance est que cette fois-ci, le nouveau gouvernement associe subtilement techniciens et figures politiques.

Le gouvernement italien précédent était dirigé par Giuseppe Conte, qui a remis la démission de son cabinet le 26 janvier, suite au délitement de la coalition au pouvoir formée par le Mouvement 5 étoiles et le Parti démocrate, qui a perdu la majorité absolue à la Chambre haute du Parlement italien après le départ du parti « Italia Viva » du sénateur Matteo Renzi, lui-même Premier ministre de février 2014 à décembre 2016. Des désaccords entre Renzi et Conte sont apparus au sujet des mesures de lutte contre la pandémie de coronavirus, Renzi reprochant l’insuffisance des mesures prises par le gouvernement.  

La crise politique en Italie surgit dans un contexte difficile en raison de la pandémie de coronavirus. À la fin de l’année 2020, des centaines d’italiens, dont les proches sont décédés des suites du COVID-19, ont saisi la justice pour demander au gouvernement de leur verser des indemnités d’un montant global de 100 millions d’euros (122 millions de dollars) en compensation des dommages subis. Le pays approche le seuil des 100 000 personnes décédées depuis mars 2020 suite à une infection au COVID-19.

Sur l’ensemble de l’année 2020, le PIB de l’Italie a reculé de 8,8%, frappé de plein fouet par la pandémie et les restrictions en résultant.

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