Par Swann Collins, investisseur, écrivain et consultant en affaires internationales – Eurasia Business News, le 10 juillet 2022

Vue sur la ville de Lugano, au Sud de la Suisse, où s’est tenue les 4 et 5 juillet une conférence dédiée à la reconstruction de l’Ukraine.
Les autorités russes n’ont pas abandonné l’offre de la Suisse de représenter les intérêts de l’Ukraine, a déclaré le président de la confédération suisse Ignazio Cassis dans un entretien avec la presse, suite à la conférence de Lugano tenu les 4 et 5 juillet, consacré à la reconstruction de l’Ukraine. Auparavant, Berne avait proposé de fournir des services de médiateur à l’Ukraine et à la Russie. M. Cassis a également noté que les relations avec la Russie n’ont pas changé depuis la conférence.
“Notre position est claire depuis la reprise des sanctions de l’Union européenne. Nous avons choisi notre camp, celui des valeurs occidentales“, explique M. Cassis dans un entretien diffusé par Le Matin Dimanche et la NZZ am Sonntag.
L’ambassade de Suisse à Moscou est restée en contact avec le ministère russe des Affaires étrangères « avant, pendant et après » la conférence. « Les Russes ont pris note de ce qui se passe. Il n’y a pas eu de réaction particulière », a déclaré le président de la Suisse auprès du journal NZZ am Sonntag. Parlant de la réaction des dirigeants russes à la proposition de fournir des services de médiateur, Ignazio Cassis a déclaré qu’il n’y avait pas de refus de principe de la part du Kremlin. « Ce qui est déjà positif », ajouta le président de la confédération.
Le conseiller fédéral en charge des affaires étrangères ajoute que, même si Moscou a placé la Suisse dans le camp des “pays inamicaux”, la Russie n’a pas remis en question le mandat de protection que la Suisse exerce pour la Russie en Géorgie.
Moscou n’a également pas rejeté le projet de mandat de puissance protectrice de la Suisse pour les citoyens ukrainiens en Russie, soumise par Berne à la suite d’une demande de Kiev. Les autorités russes “sont en train de l’analyser“, poursuit-il.
En comparaison avec d’autres pays occidentaux, la réaction de la Suisse à l’invasion russe en Ukraine a été modérée, estime M. Cassis, qui souligne qu’elle n’a pas expulsé de diplomates russes et n’a pas interdit les médias russes. “Ce sont des nuances, mais elles changent quand même notre positionnement”.
La position de la Suisse vis-à-vis de Moscou provoque des remous dans l’exécutif fédéral, reconnaît dans la NZZ am Sonntag le président de la Confédération. “Les opinions divergent aussi au sein du Conseil fédéral […] Je m’en réjouis. Notre système politique vit de la diversité des opinions“, dit-il.
Lire aussi : Investir dans l’or, protéger son patrimoine
L’Ukraine a rompu ses relations diplomatiques avec la Russie. Le président Volodymyr Zelensky l’a annoncé le 24 février, après le début de l’opération militaire russe en Ukraine.
L’Ukraine a reçu le statut de candidat à l’Union européenne le 17 juin. Pour adhérer à l’UE, le pays doit aligner sa législation sur celle européenne. Le Premier ministre ukrainien Denis Shmygal a récemment déclaré avoir besoin de 750 milliards de dollars pour reconstruire l’Ukraine après plusieurs mois de destruction. La majeure partie de l’argent devrait provenir du secteur privé. L’autre partie viendra des banques de reconstruction et de développement. Kiev veut utiliser les biens confisqués des oligarques russes pour financer la reconstruction.
Merci de compter parmi nos lecteurs.
Notre communauté compte déjà près de 65 000 membres !
Inscrivez-vous pour recevoir nos derniers articles, c’est gratuit !
Soutenez-nous en partageant nos posts !
Suivez-nous sur Facebook et Twitter
© Copyright 2022 – Swann Collins, investisseur et consultant en affaires internationales.