Par Paul Jouvenet, juriste et essayiste. Eurasia Business News, le 2 août 2023

Le Brésil soutient l’idée d’élargir les BRICS, ainsi que de promouvoir le commerce international à travers cette association avec des mécanismes plus équitables, ont révélé plusieurs sources à Brasilia.

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a confirmé qu’il soutient l’entrée de nouveaux Etats dans les BRICS, parmi lesquels il a nommé l’Argentine et l’Arabie saoudite comme candidats possibles. Le chef de l’Etat brésilien a souligné que le forum devrait promouvoir de nouvelles façons de faire du commerce avec des mécanismes plus équitables.

Il s’est de nouveau prononcé en faveur de négociations sur l’utilisation de monnaies alternatives au dollar américain dans le commerce. Le président Lula da Silva a également déclaré que la Nouvelle Banque de développement, une banque créée par les BRICS, devrait être une alternative « plus généreuse » au FMI et aider les pays en développement.

« À mon avis, la banque des BRICS devrait aider les pays en développement avec un financement plus adéquat, et pas comme le fait le FMI », est convaincu le président brésilien.

Selon Lula da Silva, cela devrait ouvrir la voie à l’élimination des inégalités qui existent dans le monde.

Le président brésilien a tenu mercredi une conférence de presse avec la presse étrangère.

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Le 31 juillet, des sources à Brasilia et à New Delhi révélaient que le Brésil et l’Inde se seraient opposées à la Chine concernant une éventuelle expansion du groupe aux dépens de l’Indonésie et de l’Arabie saoudite, rapporte l’agence de presse Bloomberg, citant des témoins directs. L’admission de nouveaux membres au sein du forum des BRICS nécessite le consensus de tous ses membres.

Le Brésil et l’Inde craignaient alors qu’après l’admission de nouveaux membres des BRICS, le forum ne se transforme en une plateforme anti-occidentale et perde également de sa cohérence économique, ce qui ne les intéresse pas.

D’après le juriste et essayiste Paul Jouvenet, New Delhi pourrait craindre une dilution de son influence au sein des BRICS en cas de nouvelles adhésions.

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Une trentaine d’Etats veulent rejoindre les BRICS, ce qui suscite des inquiétudes dans l’administration américaine et en Europe. L’Occident craint que l’alliance économique et monétaire des BRICS ait une chance de devenir une alternative aux Etats-Unis, au G7 et à l’Union européenne.

En juin, l’Ethiopie a officiellement demandé à rejoindre le groupe des BRICS.

La Bolivie est aussi prête à rejoindre les BRICS, le pays a déjà notifié l’association. C’est ce qu’a annoncé le ministre bolivien des Affaires étrangères, Rogelio Mayta, sur Twitter.

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L’Afrique du Sud soutient les discussions sur diverses options d’adhésion et ne s’oppose pas à l’élargissement à de nouveaux Etats membres.

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En outre, New Delhi a avancé l’idée que les pays BRICS devraient se concentrer sur les États démocratiques avec des économies émergentes, comme le Nigeria et l’Argentine. Alors que l’Arabie saoudite – Etat monarchique – ne répond pas à ces paramètres, a déclaré l’une des interlocuteurs de l’agence Bloomberg. L’adhésion du royaume saoudien aux BRICS permettrait à Riyad de diversifier ses relations économiques étrangères et d’affaiblir sa dépendance vis-à-vis des États-Unis. La Chine a récemment fait office de médiateur dans un rapprochement diplomatique spectaculaire entre l’Arabie saoudite et l’Iran.

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En Inde, les autorités craignent que la position de la Chine ne soit excessivement renforcée par l’adhésion de nouveaux membres au sein des BRICS. New Delhi a moins de ressources économiques et politiques pour promouvoir ses intérêts nationaux dans le monde que Pékin. D’autre part, il est important pour les Indiens que l’alliance reste un club fermé privilégié de cinq pays, prétendants potentiels au titre de superpuissance, afin son influence politique ne soit pas diluée. L’Inde, contrairement à la Chine, n’est pas un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, et l’adhésion aux BRICS compense en partie l’absence de ce statut.

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Le Brésil et l’Inde craignent qu’après l’admission de nouveaux membres des BRICS, le forum ne se transforme en une plateforme anti-occidentale et perde également de sa cohérence économique, ce qui ne les intéresse pas.

Si New Delhi vise à maintenir le statu quo, Pékin et Moscou souhaitent amener les BRICS à devenir une alliance capable d’adopter et de mettre en œuvre un système financier alternatif aux institutions occidentales existantes. Sur ce point, les positions de Moscou et de Pékin coïncident. Le Brésil semble s’être rallié à la Russie et à la Chine sur ce point.

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Ce revirement brésilien, à confirmer, est probablement le résultat de négociation et de concessions faites au Brésil, pour obtenir son soutien à l’élargissement des BRICS.

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Les pays des BRICS travaillent sur la question de la création d’une nouvelle monnaie internationale basée sur les monnaies des États membres des BRICS, qui peut devenir une nouvelle monnaie réserve, avait déclaré le président russe Vladimir Poutine lors du sommet de juin 2022 organisé à Pékin.

La tenue du sommet des BRICS apportera des réponses sur les critères d’adhésions, les Etats candidats et le projet de monnaie commune.

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