Par John Meyer, consultant financeir. Eurasia Business News, 20 mai 2022
Une liquidation de plusieurs semaines a pris une nouvelle intensité vendredi, faisant chuter le S&P 500 en territoire baissier pour la première fois depuis la liquidation boursière de 2020 provoquée par la pandémie de coronavirus. Les trois principaux indices boursiers américains ont nettement chuté aujourd’hui.

L’indice boursier américain S&P 500 a chuté de 1,8% aujourd’hui et est en bonne voie pour clôturer au moins 20% en dessous de son sommet de janvier dernier. Le Dow Jones Industrial Average a perdu environ 451 points, ou 1,5%, à 20801. Le Nasdaq Composite, axé sur la technologie, a perdu 2,5%.
Le S&P 500 est est un indice boursier basé sur 500 grandes sociétés cotées sur les bourses aux États-Unis (NYSE ou NASDAQ). L’indice est possédé et géré par Standard & Poor’s, l’une des trois principales sociétés de notation financière. Il couvre environ 80 % du marché boursier américain par sa capitalisation.
Cela fait des décennies que les actions boursières américains n’ont pas chuté sur une période aussi prolongée. Les industriels du Dow Jones se dirigent vers leur huitième perte hebdomadaire consécutive, leur plus longue série depuis 1932, près du plus fort de la Grande Dépression de 1929. Le S&P 500 et le Nasdaq sont sur la voie de leur plus longue série de pertes hebdomadaires depuis 2001, après l’éclatement de la bulle Internet.
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Cette chute continue depuis janvier est le résultat des attentes des marchés financiers et des investisseurs sur le resserrement de la politique monétaire de la Réserve fédérale, la banque centrale des Etats-Unis, qui pour lutter contre une forte inflation depuis au moins août 2021 (dont beaucoup l’accuse d’y avoir contribué) a décidé de relancer un cycle haussier de ses taux directeurs et de réduire ses achats d’actifs, consistant en l’injection de dizaines de milliards de dollars par mois sur le marché des obligations.
La banque centrale américaine a commencé à augmenter les taux d’intérêt le 16 mars et le 4 mai dernier dans le cadre de ses efforts sans précédent depuis 2000 pour freiner les pressions à la hausse sur les prix.
Les investisseurs ont compris le message de la Fed comme la fin de l’euphorie de liquidités sur les marchés.
La force motrice derrière la liquidation boursière actuelle sont les craintes croissantes concernant la santé de l’économie américaine et mondiale, rapporte le Wall Street Journal. Les gestionnaires de fonds ont passé les premiers mois de l’année 2022 à craindre que les hausses de taux d’intérêt de la Réserve fédérale n’aient un impact important sur les actions coûteuses qui avaient alimenté le rallye remarquable du marché boursier au cours des dernières années. Les investisseurs ont fui les actions des entreprises technologiques, retirant des milliards de dollars des fonds qui suivaient le Nasdaq. Des taux d’intérêt plus élevés ont tendance à émousser l’attrait des entreprises qui comptent réaliser de gros profits des années plus tard.
Vendredi, même les actions des sociétés énergétiques, qui ont bénéficié de la flambée des prix du pétrole, ont chuté parallèlement à l’ensemble du marché.
La situation est également critique aux États-Unis, où l’inflation annuelle a atteint un record de 7,9 % en février et de 8,5 % en mars. Il s’agit du niveau d’inflation le plus élevé jamais vu aux États-Unis depuis février 1982 et la dynamique est là depuis des mois. L’inflation américaine a déjà atteint 7,5 % en janvier après avoir atteint 7 % en décembre 2021, 6,8 % en novembre et 6,2 % en octobre.
Au milieu de cette forte inflation dans la zone euro et aux États-Unis, les prix de l’or sont restés stables aujourd’hui, atteignant 1 849 $ l’once troy, avant de se stabiliser à 1 843 $ l’once troy le 20 mai 2022 à 15h15, heure de New York.
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L’or et l’argent sont relativement bon marché maintenant, car les investisseurs ignorent le risque croissant que la Réserve fédérale pousse l’économie américaine dans une récession en augmentant les taux d’intérêt le 16 mars et le 4 mai et se poursuivra en juin 2022 et avant décembre 2022. Une telle hausse des taux exercera une pression sur les marchés et réduira la disponibilité des liquidités. Le dynamisme économique ralentira et les marchés boursiers seront mis à l’épreuve.
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