Par Swann Collins, investisseur, écrivain et consultant en affaires internationales – Eurasia Business News, 13 octobre 2022

L’Indice américain des prix à la consommation pour tous les consommateurs urbains (CPI-U) excluant l’énergie et la nourriture s’est accéléré en septembre pour atteindre un nouveau record en 40 ans, atteignant 8,2 % de plus que son niveau de l’année précédente. Il s’agit d’une hausse de 0,4% en un mois, sur une base corrigée des variations saisonnières après avoir augmenté de 0,1% en août, a publié aujourd’hui le Bureau of Labor Statistics, l’agence des statistiques économiques des États-Unis.

En juin, l’indice d’ensemble des prix avait augmenté de 9,1% sur une base annuelle, puis avait atteint 8,5% en juillet et 8,3% en août.

Les hausses des indices des prix du logement, de l’alimentation et des soins médicaux ont été les plus importantes parmi les nombreux facteurs ayant contribué à l’augmentation mensuelle désaisonnalisée de tous les articles sur le marché américain. Ces hausses ont été partiellement contrebalancées par une baisse de 4,9 % de l’indice des prix de l’essence. L’indice des prix des aliments a continué d’augmenter, augmentant de 0,8 pour cent au cours du mois, tandis que l’indice des aliments à domicile a augmenté de 0,7 pour cent. L’indice des prix de l’énergie a diminué de 2,1 % au cours du mois, l’indice des prix de l’essence ayant diminué, mais les indices du gaz naturel et de l’électricité ont augmenté.

L’indice de tous les articles moins les aliments et l’énergie a augmenté de 0,6% en septembre, comme en août. Les indices des indices du logement, des soins médicaux, de l’assurance automobile, des véhicules neufs, de l’ameublement et des opérations ménagères et de la scolarité figuraient parmi ceux qui ont augmenté au cours du mois. Certains indices ont diminué en septembre, notamment ceux des voitures et camions d’occasion, des vêtements et des communications.

L’indice d’ensemble des éléments a augmenté de 8,2 % pour la période de 12 mois se terminant en septembre, un chiffre légèrement inférieur à l’augmentation de 8,3 % enregistrée pour la période se terminant en août. L’indice tous articles moins les aliments et l’énergie a augmenté de 6,6% au cours des 12 derniers mois. L’indice des prix de l’énergie a augmenté de 19,8 % pour la période de 12 mois se terminant en septembre, une augmentation inférieure à celle de 23,8 % enregistrée pour la période se terminant en août. L’indice des prix des aliments a augmenté de 11,2 % au cours de la dernière année.

C’est peut-être le pic de l’inflation aux États-Unis. Certains indices, comme le nombre d’entreprises tentées d’augmenter leurs prix dans les mois à venir qui est en baisse, ou la baisse des prix de l’immobilier qui est en cours, le suggèrent. Le marché de l’immobilier est menacé par l’éclatement de sa bulle formée au cours des années 2010, grâce aux taux bas de la banque centrale américaine et à ses politiques d’assouplissement quantitatif (quantitative easing).

Les marchés anticipent une hausse importante des taux d’intérêt en novembre par la Réserve fédérale américaine.

La hausse des taux d’intérêt, amorcée par la Fed en mars 2022, de zéro à plus de 3% pour freiner l’inflation (8,5% en juillet, 8,3% en août et 8,2% en septembre), heurtent les marchés boursiers, les investisseurs et les ménages devant rembourser un prêt immobilier (mortgage).

Les épargnants américains voient leurs portefeuilles se contracter (baisse de 30 % des actions du Nasdaq, baisse de 25 % du S&P 500 et baisse de 15 % des bons du Trésor américain). Les ménages américains connaissent un doublement des taux hypothécaires (supérieur à 7%) et se préparent à un krach immobilier. Wall Street s’inquiète d’un accident financier, comme la faillite d’un investisseur privé surendetté. En Europe, les géants bancaires Credit Suisse et Deutsche Bank sont scrutés par les analystes.

En outre, les partenaires des États-Unis souffrent de la flambée du dollar et ne peuvent plus se financer, comme le Royaume-Uni, dont la flambée des taux obligataires à dix ans a amené la Banque d’Angleterre à intervenir de manière remarquée fin septembre, en rétablissant son quantitative easing, qu’elle avait abandonné pour lutter contre une forte inflation.

Les investisseurs craignent maintenant que la politique de taux stricte de la Réserve fédérale américaine ne brise la croissance économique et ne génère une récession durable aux Etats-Unis. Prise au dépourvu, la banque centrale américaine tente de rattraper son retard et prévoit de relever les taux à 4,25 % d’ici décembre. Trop tard, trop fort, tout le monde s’inquiète d’une récession américaine, alors que la croissance a déjà été négative sur les deux premiers trimestres. Le patron de JPMorgan, Jamie Dimon, a répété lundi 10 octobre, ses craintes combinées à la guerre en Ukraine : « Ce sont des choses très, très graves qui risquent de mettre les États-Unis dans une sorte de récession dans six à neuf mois », a prédit M. Dimon.

En période de récession et d’inflation, l’or est la valeur refuge de la richesse. Les investisseurs se tournent vers l’or depuis plusieurs mois, au gré des publications sur l’inflation aux Etats-Unis et en Europe ou des nouvelles du conflit armé en Ukraine, opposant la Russie et l’OTAN.

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Aujourd’hui, les prix de l’or ont atteint un sommet de 1 683,5 $ l’once troy. C’était 1 676 $ l’once troy le 30 septembre. Les prix de l’or oscillaient entre 1 614 $ et 1 626 $ l’once troy le 28 septembre.

Le métal jaune a toujours été une excellente couverture contre l’inflation parce que son prix augmente lorsque le coût de la vie augmente. L’or peut stocker efficacement de la valeur, lorsque la monnaie papier perd du pouvoir d’achat à cause de l’inflation. L’or résiste à l’érosion de l’inflation.

Le taux de change euro/dollar est maintenant de : 1.00 euro pour 0.98 dollar

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