Par Gino Baldi, correspondant en Italie, pour Eurasia Business News, le 20 juillet 2022

La chambre haute (Sénat) du Parlement italien a exprimé sa confiance au Premier ministre Mario Draghi. 95 sénateurs sur 315 ont voté pour, 38 ont voté contre. Cependant, des sénateurs de la coalition gouvernementale se sont abstenus, fragilisant le gouvernement Draghi.
Trois grands partis ont refusé de voter : le Mouvement cinq étoiles (M5S), Forza Italia (Droite) et la Ligue (Anti-immigration). Ces formations font partie de la coalition au pouvoir en Italie. Pour cette raison, environ un tiers des sénateurs n’a pas voté. Le vote a été reconnu comme valide, car les sénateurs du Mouvement cinq étoiles n’ont pas quitté la salle de réunion, ce qui a assuré le quorum. La majorité parlementaire est cependant brisée.
Dans l’après-midi, lors des débats au Sénat, le centre-droit italien a posé ses conditions : un nouveau gouvernement Draghi sans ministres issus du M5S, comme Luciana Lamorgese et Roberto Speranza. Cette proposition rend possible une scission de la Ligue (Droite nationale) et de Forza Italia (Droite).
Peu après, un entretien téléphonique s’est tenu entre le secrétaire de la Ligue, Matteo Salvini, et le chef de l’Etat Sergio Mattarella.
Le leader de Forza Italia, Silvio Berlusconi, s’est aussi entretenu par téléphone avec le chef de l’Etat, Sergio Mattarella, et le Premier ministre, Mario Draghi, pour les informer des décisions qui avaient été prises par les forces de centre-droit, réunies à la Villa Grande, la résidence romaine de Silvio Berlusconi.
La dissolution des Chambres et des élections législatives d’ici octobre devient désormais un scénario fortement possible en Italie. À moins de miracles de dernière minute, cela semble être le sort de la majorité de l’unité nationale. Matteo Salvini a essentiellement demandé au Premier ministre Mario Draghi de traverser une crise gouvernementale, de présenter une nouvelle liste de ministres, de mener des consultations, un nouveau programme, et traverser un nouveau vote de confiance. Des conditions que Draghi ne peut accepter parce qu’elles constituent un désaveu de son gouvernement. Le Premier ministre, ancien président de la Banque centrale européenne et ancien banquier chez Goldman Sachs, veut sortir la tête haute. Mario Draghi semble déterminé à passer par le vote de confiance, afin de marquer les responsabilités des partis politiques retirant leur soutien au gouvernement. Il semble que Salvini et Berlusconi aient fait un pacte pour aller directement à de nouvelles élections.
Le taux à dix ans des obligations italiennes a continué à grimper aujourd’hui, pour se fixer à +3,50%, alourdissant le poids de la dette publique de l’Italie, qui s’élevait à 150,8% du PIB en décembre 2021.
La Piazza Affari, la bourse italienne, a clôturé en forte baisse, souffrant des craintes concernant le mandat du Premier ministre Mario Draghi et des inquiétudes des investisseurs quant à une éventuelle fin anticipée de la législature. L’indice FTSE Mib a terminé en baisse de 1,6% à 21 348 points, faisant de Milan la pire des bourses européennes en ce 19 juillet.
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Le 14 juillet, Mario Draghi annonça son intention de démissionner de son poste de Premier ministre. Le président Sergio Mattarella n’a pas accepté la démission. M. Draghi a présenté sa démission au milieu d’une crise gouvernementale exacerbée par le refus du Mouvement cinq étoiles de voter sur un vote de confiance au Sénat italien. Le 20 juillet, Mario Draghi a demandé au Sénat de mettre aux voix une résolution de confiance à son égard.
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