Par Gino Baldi, correspondant en Italie, pour Eurasia Business News, le 21 juillet 2022

Le président italien Sergio Mattarella, après discussion avec les deux chambres du Parlement du pays, a signé le décret sur sa dissolution. Le Premier ministre Mario Draghi (sur la gauche de la photo) a déposé à nouveau sa démission auprès du chef de l’Etat. Le gouvernement Draghi aura duré 17 mois.

Les élections législatives en Italie auront lieu le 25 septembre.

« Le président de la République Sergio Mattarella, après avoir entendu les présidents des deux chambres du parlement, conformément à l’article 88 de la Constitution, a signé un décret sur la dissolution du Sénat de la République et de la Chambre des députés, qui a été scellé avec la signature du président du Conseil des ministres », indique le communiqué publié sur le site du président de la République.

En Italie, la crise gouvernementale dure depuis le printemps en raison de contradictions entre les partis de la coalition au pouvoir et le Cabinet des ministres. À la mi-juillet, le Premier ministre Mario Draghi a présenté sa démission, mais le président italien ne l’a pas acceptée. Le 20 juillet, le Sénat italien a exprimé sa confiance au Premier ministre, mais M. Draghi a de nouveau présenté sa démission le lendemain, car des sénateurs de la coalition gouvernementale ont refusé de le soutenir durant le vote.

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« L’Italie perd Mario Draghi à un moment dangereux. » C’est le titre d’un éditorial du Financial Times signé par Tony Barber et dédié à l’ancien président de la BCE. Un éditorial dans lequel Draghi est comparé à Lucius Quinctius Cincinnatus, général et homme politique du Ve siècle avant J.-C., considéré par les Romains comme un des héros du premier siècle de la République et comme un modèle de vertu et d’humilité.  « Comme Cincinnato Draghi, il a été appelé à être le sauveur de l’Italie », note le Financial Times, ouvrant le site avec la démission de l’ancien président de la BCE. « Au milieu de la consternation des alliés de l’Italie et de l’OTAN, pour qui les paroles et les actions de Draghi avaient plus d’autorité que presque tous les premiers ministres italiens d’après 1945, la fin du gouvernement est arrivée trop tôt », ajoute-t-il.

La situation est complexe en raison des réalités politiques italiennes. Les sondages montrent une augmentation du soutien parmi les électeurs envers les partis de droite, la Ligue et Forza Italia. Par conséquent, les observateurs n’excluent pas que ces partis puissent bénéficier de la chute du gouvernement Draghi et de la tenue d’élections législatives anticipées.

Le Mouvement cinq étoiles, qui ne se considère ni de gauche ni de droite, au contraire, est désormais impopulaire en Italie. Certains experts estiment que le chef de ce parti, Giuseppe Conte, est entré en conflit avec Draghi, dans l’espoir d’attirer l’attention sur lui-même et de retrouver son ancienne popularité. Ces dernières semaines, Conte a souvent critiqué le gouvernement italien, après quoi les médias ont commencé à spéculer sur le maintien de Draghi au poste de Premier ministre.

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