Par Paul de Neuville, correspondant à Paris, pour Eurasia Business News, le 24 mai 2023

Au premier trimestre 2023, le nombre de personnes sans emploi en France au sens du Bureau international du travail (BIT) diminue à peine par rapport au trimestre précédent (‑7 000), à 2,2 millions de personnes, indique l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), direction générale rattachée au ministère de l’Économie et des Finances.
Le taux de chômage au sens du BIT est ainsi stable à 7,1 % de la population active en France (hors Mayotte), l’estimation du quatrième trimestre 2022 étant très légèrement abaissée. Le taux de chômage est ainsi inférieur de 0,3 point à son niveau du premier trimestre 2022 et de 3,4 points à son pic de mi-2015. Il s’agit de son plus bas niveau depuis le deuxième trimestre 2020, alors qu’il avait ponctuellement fortement baissé en « trompe-l’œil » pendant le premier confinement. Des niveaux équivalents ont été mesurés au premier trimestre 2008 (7,2 %) et au deuxième trimestre 1982 (7,1 %).
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Sur le trimestre, le taux de chômage des jeunes diminue très légèrement, de 0,2 point, à 16,6 %. Il se situe presque au même niveau qu’il y a un an (‑0,1 point) et 5,2 points au-dessous de son niveau d’avant la crise sanitaire (fin 2019). Le taux de chômage des 25-49 ans est quasi stable (‑0,1 point) sur le trimestre, à 6,4 %, soit 0,3 point au-dessous de son niveau de début 2022. Enfin, le taux de chômage des 50 ans ou plus rebondit légèrement sur le trimestre (+0,2 point) à 5,2 %, mais il reste inférieur à son niveau d’un an auparavant (‑0,3 point).
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Sur le trimestre, le taux de chômage des hommes est stable à 7,4 % et celui des femmes quasi stable (‑0,1 point) à 6,8 %. Un an auparavant leurs taux de chômage respectifs étaient presque au même niveau (7,4 % pour les hommes, 7,3 % pour les femmes).

Le halo autour du chômage augmente de nouveau sur le trimestre
Parmi les personnes inactives au sens du BIT, 2,0 millions souhaitent un emploi sans être considérées au chômage parce qu’elles ne recherchent pas d’emploi ou ne sont pas disponibles : elles constituent le halo autour du chômage. Ce nombre croît de nouveau sur le trimestre (+62 000 après +49 000 au trimestre précédent). La part du halo dans la population des 15-64 ans augmente ainsi de 0,1 point, après déjà +0,1 point au quatrième trimestre 2022, pour atteindre 4,6 %. Sur le trimestre, la part du halo augmente de 0,5 point parmi les jeunes, à 6,9 %, alors qu’elle est quasi stable pour les 25-49 ans, à 4,7 % (+0,1 point), et les 50-64 ans, à 3,0 % (‑0,1 point).
L’Institut national de la statistique et des études économiques est une direction générale du ministère de l’Économie et des Finances. Il a pour mission de collecter, analyser et diffuser des informations sur l’économie et la société française sur l’ensemble de son territoire. L’INSEE déclare conduire ses travaux en toute indépendance professionnelle. Pour mener à bien ses missions, il mobilise des compétences variées et recrute chaque année pour de nombreux métiers des fonctionnaires et des contractuels.
Le taux de chômage de longue durée est quasi stable
Parmi les chômeurs, 569 000 personnes en moyenne au premier trimestre 2023 déclarent être sans emploi et en rechercher un depuis au moins un an. Ce nombre baisse à peine sur le trimestre. En conséquence, le taux de chômage de longue durée est quasi stable (‑0,1 point) sur le trimestre, à 1,8 % de la population active. Ce niveau est inférieur de 0,4 point à celui de début 2022 et au plus bas depuis le premier trimestre 2009 (1,7 %), si l’on excepte le deuxième trimestre 2020 (1,4 %), lorsqu’il avait ponctuellement baissé, en « trompe-l’œil », pendant le premier confinement.
Le taux d’emploi des 15-64 ans augmente sur le trimestre et atteint un nouveau plus haut depuis 1975
En moyenne au premier trimestre 2023, le taux d’emploi des 15-64 ans augmente de 0,3 point et atteint 68,6 %. Il se situe 0,6 point au-dessus de son niveau du premier trimestre 2022 et à son plus haut niveau depuis que l’Insee le mesure (1975).
Sur le trimestre, le taux d’emploi augmente pour toutes les classes d’âges. Pour les jeunes, il augmente de 0,2 point sur le trimestre, portant à +0,7 point la hausse sur un an, pour atteindre 35,3 %, son plus haut niveau depuis 1990. Pour les 25-49 ans, le taux d’emploi augmente de 0,3 point sur le trimestre à 83,0 %. Il se situe 0,6 point au-dessus de son niveau d’il y a un an, et au plus haut depuis début 2008. Enfin, le taux d’emploi des 50-64 ans augmente de 0,3 point sur le trimestre et de 1,0 point sur un an, à 66,5 %, ce qui constitue un nouveau point haut depuis 1975.
Le taux d’emploi à temps complet est stable, le taux d’emploi à temps partiel augmente légèrement
Le taux d’emploi à temps complet s’établit à 57,2 % au premier trimestre 2023, au plus haut depuis que l’Insee le mesure à une fréquence trimestrielle (2003). Il est stable sur le trimestre, supérieur de 0,6 point à son niveau d’un an auparavant. Le taux d’emploi à temps partiel augmente de 0,2 point sur le trimestre, à 11,4 %, et retrouve son niveau du premier trimestre 2022, tout en restant inférieur à son niveau d’avant-crise sanitaire (‑0,8 point). En conséquence, la part du temps partiel dans l’emploi augmente de 0,1 point sur le trimestre pour atteindre 17,3 %, 1,5 point sous son niveau de fin 2019.
Le sous-emploi diminue sur le trimestre
Au premier trimestre 2023, 4,4 % des personnes en emploi sont en situation de sous-emploi. Cette part diminue de 0,2 point sur le trimestre et se situe 0,3 point au-dessous de son niveau du premier trimestre 2022, 1,5 point sous son niveau de fin 2019.
En moyenne sur le trimestre, 16,5 % des participants au marché du travail (personnes actives ou dans le halo autour du chômage) se trouvent contraints dans leur offre de travail, que celle-ci ne soit pas utilisée (au chômage ou dans le halo autour du chômage), ou sous-utilisée (en sous-emploi). Cette part est stable sur le trimestre mais elle se situe 0,3 point au-dessous de son niveau d’un an auparavant et 2,4 points au-dessous de son niveau de fin 2019.
Au premier trimestre 2023, le nombre moyen d’heures travaillées par emploi s’établit à 31,7 heures par semaine (en données corrigées des variations saisonnières), soit 0,3 % au-dessus de son niveau du quatrième trimestre 2019. Cette légère hausse par rapport à l’avant-crise résulte notamment d’un effet calendaire lié au faible nombre de congés scolaires en début d’année 2023, alors que le nombre de personnes absentes de leur emploi pour congé maladie demeure plus élevé qu’avant-crise.
Le taux d’emploi en CDI est quasi stable sur le trimestre, celui en contrat à durée limitée augmente légèrement
Le taux d’emploi en contrat à durée indéterminée (CDI) des 15-64 ans est quasi stable (+0,1 point) sur le trimestre, à 50,6 %. Il se situe 0,8 point au-dessus de son niveau d’avant la crise sanitaire (fin 2019). Le taux d’emploi en contrat à durée déterminée (CDD) ou en intérim augmente de 0,1 point sur le trimestre, à 6,8 %, et retrouve ainsi son niveau d’avant-crise. Le taux d’emploi des indépendants et celui en alternance sont stables sur le trimestre et se maintiennent au-dessus de leur niveau d’avant-crise (respectivement de 0,5 point et 0,6 point).
Un chômeur au sens du Bureau international du travail (BIT) est une personne âgée de 15 ans ou plus qui est sans emploi au cours de la semaine de référence, est disponible pour travailler dans les deux semaines à venir et a effectué, au cours des quatre dernières semaines, une démarche active de recherche d’emploi ou a trouvé un emploi qui commence dans les trois mois.
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