Par Swann Collins, investisseur, écrivain et consultant en affaires internationales – Eurasia Business News, le 6 août 2022

Vue sur Ankara, capitale de la Turquie.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que lors de pourparlers le 5 août avec le président russe Vladimir Poutine à Sotchi, un accord avait été conclu sur le paiement en roubles du commerce entre les deux pays. En particulier, il est prévu de porter le chiffre d’affaires du commerce bilatéral à 100 milliards de dollars. Le président turc ajouta qu’il y a de « sérieux progrès » dans la mise en oeuvre de la reconnaissance de la carte bancaire russe Mir par les banques turques.
M. Erdogan a déclaré que le ministre turc du Commerce et vice-Premier ministre de la Fédération de Russie, Alexander Novak, avaient signé une « feuille de route » pour la coopération économique, dans laquelle il est prévu d’augmenter le chiffre d’affaires commercial entre les pays à 100 milliards de dollars. « Dans ce sens, nous voulons développer notre coopération dans des domaines tels que l’énergie, le commerce, le tourisme et l’agriculture », a-t-il déclaré à la télévision turque.
Selon le président turc, dans le cadre des négociations, des réunions de représentants des banques centrales turque et russe ont également eu lieu. Il a également déclaré que cinq banques turques travaillaient maintenant à l’introduction de la carte russe de paiement Mir.
Le 15 décembre 2015, la Banque de Russie et la NSPK (Système national de carte de paiement) ont annoncé le début de l’émission de cartes de paiement Mir. Les premières banques émettrices étaient Gazprombank, MDM Bank, Moscow Industrial Bank, RNCB, Bank Rossiya, Svyaz-Bank et SMP Bank. La première carte bancaire Mir-Maestro, qui peut être utilisée sur le territoire de la Russie et à l’étranger, a été émise par Gazprombank en décembre 2015.
Des négociations entre les dirigeants de la Russie et de la Turquie ont eu lieu le 5 août à Sotchi. Selon le vice-Premier ministre russe Alexander Novak, la partie turque a accepté de passer au paiement partiel du gaz russe en roubles. Moscou et Ankara se sont rapprochés ces dernières années, sur la base d’intérêts géostratégiques communs au Moyen-Orient. L’usage du rouble par la Turquie pour son commerce avec la Russie soulagera également la pression sur sa banque centrale, en difficulté face à la forte inflation annuelle dans le pays (près de +80% sur un an, en juillet 2022). La livre turque est fortement dépréciée et l’achat de dollars américains est devenu un exercice difficile pour le gouvernement.
L’imposition de sanctions contre la Russie causera plus de tort à l’économie turque que l’économie russe, a déclaré le 26 juin dernier Ibrahim Kalin, représentant officiel du président turc, Recep Tayyip Erdoğan. Ankara refuse de rejoindre les pays qui imposent des sanctions en réponse à l’opération militaire de la Russie contre l’Ukraine.
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Le 14 juillet, la présidente du forum international des BRICS, l’indienne Purnima Anand, a déclaré que la Turquie envisagerait de rejoindre le groupe des BRICS. L’Arabie saoudite, l’Egypte et l’Argentine penseraient aussi à déposer leur candidature. La discussion et une éventuelle décision concernant les candidatures de ces États pourraient être prises lors du prochain sommet des BRICS, qui se tiendra en 2023. Pavel Knyazev, représentant de la Russie auprès des BRICS, a déclaré à la presse le 14 juillet que la Fédération de Russie se félicitait de l’intérêt manifesté par les pays membres de l’association, mais qu’elle devait encore élaborer des critères précis pour l’entrée de nouveaux membres.
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