Par Anthony Marcus, pour Eurasia Business News, le 18 octobre 2022

L’exercice de dissuasion nucléaire “Steadfast Noon” prévu par l’OTAN, impliquant 14 pays et jusqu’à 60 avions militaires, a commencé lundi 18 octobre et se poursuivra jusqu’au 30 octobre.
Selon le communiqué de l’alliance militaire, les manœuvres auront lieu « au-dessus du nord-ouest de l’Europe » – dans l’espace aérien de la Belgique et de la Grande-Bretagne, ainsi qu’au-dessus de la mer du Nord. Les armes militaires ne seront pas impliquées dans les exercices.
Les médias belges précisent que le centre des exercices sera la base de la Royal Air Force Klein Brogel dans la province du Limbourg. Selon la Coalition belge contre les armes nucléaires, des ogives nucléaires sont présentes dans cette base. Les autorités des Etats-Unis ne confirment pas cette information.
Comme l’explique le Secrétaire Général de l’Alliance Jens Stoltenberg, il s’agit d’un “exercice annuel planifié visant à garantir que les capacités nucléaires de l’OTAN sont maintenues de manière sûre et efficace.” L’ancien Premier ministre norvégien a souligné que les exercices ne sont pas liés à la crise actuelle autour de l’Ukraine. Aucun des avions des forces aériennes des pays de l’OTAN participant aux exercices ne devrait s’approcher du territoire de la Russie à moins de 1000 kilomètres, afin d’éviter tout incident, dans un contexte déjà tendu.
Néanmoins, la Coalition belge contre les armes nucléaires a demandé que les autorités de l’OTAN annulent les exercices, compte tenu de la situation internationale tendue. « À une époque de haute tension dans la sphère nucléaire avec la Russie, il est irresponsable de mener de tels exercices », a déclaré l’organisation dans un communiqué. La coalition antinucléaire estime que de tels exercices sur le territoire belge font de ce pays une cible potentielle en cas de conflit nucléaire, d’autant plus que le siège et les principales institutions de l’OTAN sont situés à Bruxelles.
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Les bombes nucléaires stationnées en Belgique d’après l’association pacifiste sont des bombes nucléaires tactiques. Des versions modernisées de ces B61-12 devraient arriver bientôt à Kleine-Brogel, d’après la Coalition belge contre les armes nucléaires. Ces armes tactiques ont une force de destruction allant jusqu’à 50 kt TNT. La bombe atomique américaine lancée sur la ville japonaise d’Hiroshima le 6 août 1945 avait une puissance de 15 kt TNT. L’engin tua 125 000 personnes et détruit instantanément la ville. Les armes tactiques actuelles ont ainsi un potentiel destructeur plus élevé que la bombe d’Hiroshima. Leur potentiel de destruction ne doit pas être sous-estimé. Toute bombe nucléaire a des conséquences humanitaires catastrophiques qui durent des générations.
Dans le concept stratégique de l’OTAN, mis à jour lors d’un sommet à Madrid en juin de cette année, les dirigeants de l’alliance ont réaffirmé que « tant que les armes nucléaires existeront, l’OTAN restera une alliance nucléaire ».
Le 11 octobre, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré à l’antenne de l’émission « 60 minutes » sur la chaîne « Russie-1 », que “la Russie ne peut utiliser des armes nucléaires qu’en réponse à une menace de destruction.”
Le président Vladimir Poutine a déclaré à plusieurs reprises que la doctrine nucléaire de la Russie prévoit exclusivement des mesures de rétorsion conçues pour empêcher la destruction de la Fédération de Russie à la suite de frappes nucléaires directes ou d’autres types d’armes qui menacent l’existence même de l’État russe.
Sergueï Lavrov a exhorté Washington et ses satellites “à ne pas réchauffer artificiellement” le sujet de la guerre nucléaire et à être prudents dans leurs déclarations à ce sujet.
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