Par Anthony Marcus, pour Eurasia Business News, le 16 février 2023

La sous-secrétaire d’État américaine Victoria Nuland a déclaré que les États-Unis et leurs partenaires du G7 préparaient un nouveau paquet « majeur » de sanctions contre la Russie « vers le 24 février », premier anniversaire de la guerre. Les restrictions devraient affecter en particulier le complexe militaro-industriel russe et la fourniture d’équipements de haute technologie à la Fédération de Russie, a-t-elle déclaré lors d’un point de presse.
Selon la diplomate américaine, les sanctions affecteront également ceux qui aident la Russie à contourner les restrictions déjà imposées, ainsi qu’à mener une opération militaire en Ukraine.
« Ces sanctions vont approfondir et élargir dans certaines catégories les mesures que nous avons déjà prises, tout particulièrement pour limiter le flux de technologies vers l’industrie de la défense russe », a-t-elle précisé.
Elle a souligné que les États-Unis soutenaient la lutte de l’Ukraine pour « le retour de tout son territoire à l’intérieur de frontières internationalement reconnues ». Mme Nuland a également noté que Washington ne soutiendra pas la « fausse paix », qui donnera à la Russie l’occasion de se réarmer.
Selon des sources de l’agence Bloomberg, les pays du G7 discutent de l’imposition de sanctions contre certaines entreprises chinoises, iraniennes et nord-coréennes, accusées d’aider la Russie à contourner les restrictions occidentales. Ils prévoient d’adopter ce paquet de restrictions le 24 février, date anniversaire de l’entrée des troupes russes en Ukraine. Le même jour, l’introduction du dixième paquet de sanctions par l’Union européenne est attendue.
Le 26 janvier, Victoria Nuland déclara que les Etats-Unis étaient prêts à assouplir les sanctions contre la Russie dans l’intérêt de « négociations sérieuses » sur l’Ukraine et le retrait des troupes russes. En outre, Mme Nuland annonça que les chars Abrams ne seront pas à la disposition de l’Ukraine à temps pour son offensive de printemps contre la Russie.
« Dans le contexte de la décision russe d’engager des négociations sérieuses et de retirer ses forces d’Ukraine et de restituer les territoires, je serais bien sûr favorable à l’assouplissement des sanctions », a déclaré Victoria Nuland lors d’une audition au Sénat. Selon Mme Nuland, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken occupe une position similaire.
Le même jour, les États-Unis ont inclus le vice-Premier ministre russe et chef du ministère de l’Industrie et du Commerce, Denis Manturov, le chef du Service pénitentiaire fédéral, Arkady Gostev, le chef du Tatarstan, Rustam Minnikhanov, et l’homme d’affaires Sergueï Adoniyev, sur la liste des sanctions américaines. Les filiales de la société Interros, ainsi que les sociétés associées à la société militaire privée russe Wagner, tombaient également sous le coup des mesures restrictives.
Toujours le 26 janvier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky déclara qu’il n’était pas intéressé à rencontrer le président russe Vladimir Poutine et à négocier avec lui pour résoudre le conflit. Il n’a permis un règlement pacifique qu’en cas de retrait des troupes russes des territoires ukrainiens.
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Victoria Nuland est l’épouse de Robert Kagan, un néoconservateur américain d’origine lituanienne, célèbre pour son fort soutien à l’interventionnisme militaire américain dans le monde. Figure controversée, la diplomate est notamment connue pour avoir a déclaré après le soulèvement du Maïdan en automne 2013 que les États-Unis avaient « investi » 5 milliards de dollars pour créer une « Ukraine sûre, prospère et démocratique ». Le 4 février 2014, un enregistrement d’un appel téléphonique entre Nuland et l’ambassadeur des États-Unis en Ukraine, Geoffrey Pyatt, le 28 janvier 2014, a été publié sur Youtube. Elle prononça “Fuck the EU” lorsque son interlocuteur lui parlait de la nécessité de se concerter avec les Etats européens avant de prendre toute décision concernant l’Ukraine. Le lendemain, Christiane Wirtz, porte-parole adjointe du gouvernement et chef adjointe du bureau de presse et d’information du gouvernement fédéral allemand, déclara que la chancelière allemande Angela Merkel avait qualifié la remarque de Nuland d’« absolument inacceptable ».
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Le président américain Joe Biden annonça le 25 janvier dernier lors d’un discours spécial à la presse que les États-Unis enverraient 31 chars M1 Abrams et 8 véhicules blindés de dépannage M88 aux forces armées ukrainiennes pour entretenir ces chars.
Le 25 janvier également, le gouvernement allemand a annoncé l’expédition de 14 chars allemands Leopard 2 en Ukraine. L’information a été publiée le 24 janvier par le journal allemand Spiegel. Dans le même temps, les autorités allemandes autoriseront les alliés à fournir des chars Leopard 2 à l’Ukraine.
Alors que la guerre en Ukraine pourrait durer des années, des révélations de l’ancien Premier ministre israélien Naftlai a déclaré le 5 février durant un long entretien publié sur sa chaîne Youtube que l’Occident avait « bloqué » un cessez-le-feu qu’il aidait à négocier au début de la guerre en mars 2022 entre l’Ukraine et la Russie.
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